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CATECHISME DE L'EGLISE SYRO-ORTHODOXE FRANCOPHONE

Petit Catéchisme de l'Eglise Syro- Orthodoxe-Francophone. Ce Site est en construction,il entend donner quelques premiers éléments aux parents qui vivent éloignés de nos "Centres de Messes" et Paroisses.(Son contenu tient compte des acquis d'accords doctrinaux qui sont les fruits du dialogue oecuménique et théologique.)

Chapitre XIII (13) De la vertu. De la Vie Monastique

Publié le 25 Mars 2009 par Servus in Catéchisme - Catéchèse.

Chapitre  Treize

                                                              De  la  vertu

1-  Qu’est-ce que la vertu ?

La vertu est un événement digne en caractère qui adoucit l’âme.

2  -  Combien de sortes de vertu y a-t-il ?

Les vertus dites "divines" ou  théologales  qui nous sont communiquées par Dieu ,concernent notre lien et conduite envers

Dieu , cet épanouissement surnaturel de notre humanité et que moyennant nos efforts et Sa grâce nous faisons croître sur cette terre jusqu'à nous unir à Lui au Ciel,

et les vertus morales qui concernent notre épanouissement humain naturel et, ce faisant, la perfection de notre conduite

sociale.

3  -  Combien y a-t-il de vertus divines  (ou théologales) ?

Il y en a trois :      La Foi,

L’Espérance ,

La Charité.

4  -  Qu’est-ce que la foi ?

La foi est une grâce théologale que Dieu nous accorde généreusement surpassant la loi

naturelle pour favoriser notre épanouissement humain et surnaturel.

Par ce don, nous croyons en Lui et dans les vérités qu’Il nous propose dans Son Livre

Saint ( la Bible ) et par l’Eglise .

5  -  Qui pêche contre la foi ?

Celui qui doute de Dieu et  de Son Eglise, celui qui craint de témoigner de sa foi ou devient apostat, celui qui  néglige  les

principes de la religion .

6  -  Qu’est-ce que l’espérance ?

C’est une grâce théologale que Dieu  nous accorde en Sa bonté. Par laquelle nous plaçons en Lui un ferme espoir et Lui

faisons confiance , nous appuyant sur Lui comme des enfants le feraient pour le meilleur des Pères, en tout abandon,

certains qu’Il nous conduira au bonheur éternel.

7  -  Qui pêche contre l’espérance ?

Pêche contre l’espérance celui qui préfère s’appuyer sur une créature plutôt que Dieu lui-même, n’a plus confiance en Son salut et, à dessein, retarde son  repentir.

8  -  Qu’est-ce que la charité ?

C’est une vertu théologale, l'Amour surnaturel par lequel nous aimons Dieu par dessus tout pour Lui-même, et aimons notre prochain comme nous-même pour  l’Amour de Dieu. C’est la plus grande vertu car elle ne cessera pas aprèscette vie puisque "Dieu est Amour".

CE QU'EN DISENT LES PERES ET LES SAINTS:

 

Par St Dorothée de Gaza (v. 500-?), moine en Palestine . Instructions, VI, 76-78 (trad. SC 92,  p. 281-287)

Aimer Dieu et son prochain



      Plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu. Pour que vous compreniez le sens de cette parole, je vais vous donner une image tirée des Pères : Supposez un cercle tracé sur la terre, c'est-à-dire une ligne tirée en rond avec un compas, et un centre. On appelle précisément centre le milieu du cercle. Appliquez votre esprit à ce que je vous dis. Imaginez que ce cercle c'est le monde, le centre Dieu, et les rayons les différentes voies ou manières de vivre des hommes. Quand les saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l'intérieur, ils se rapprochent les uns des autres en même temps que de Dieu. Plus ils s'approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s'approchent de Dieu.

      Et vous comprenez qu'il en est de même en sens inverse, quand on se détourne de Dieu pour se retirer vers l'extérieur : il est évident alors que, plus on s'éloigne de Dieu, plus on s'éloigne les uns des autres, et que plus on s'éloigne les uns des autres, plus on s'éloigne aussi de Dieu.

      Telle est la nature de la charité. Dans la mesure où nous sommes à l'extérieur et que nous n'aimons pas Dieu, dans la même mesure nous avons chacun de l'éloignement à l'égard du prochain. Mais si nous aimons Dieu, autant nous approchons de Dieu par la charité pour lui, autant nous communions à la charité du prochain ; et autant nous sommes unis au prochain, autant nous le sommes à Dieu.

9  -  Comment montrons-nous notre charité à notre prochain ?

Nous lui montrons par des actes de bonté spirituelle et matérielle .

10  - Y a-t-il plusieurs actes de bonté matérielle , lesquels ?

Il y en a sept :  

                nourrir les affamés,

abreuver ceux qui ont soif,

vêtir ceux qui sont nus,

visiter ceux qui sont en prison,

visiter les malades,

 abriter les étrangers,

 ensevelir les morts .

CE QU'EN DISENT LES PERES ET LES SAINTS:

 

Par St Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église De Trinitate, VIII, 12 ; PL 42, 958B-959A (trad. Orval)

« Voilà le plus grand et le premier commandement ; le second lui est semblable » (Mt 22,38-39)



      « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour vient de Dieu, et tout homme qui aime est né de Dieu et connaît Dieu ; celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour » (1Jn 4,7-8). Dans ce texte l'apôtre Jean, avec sa grande autorité, montre clairement que l'amour fraternel non seulement vient de Dieu, mais que cet amour fraternel, qui fait que nous nous aimons les uns les autres, c'est Dieu lui-même.

      Par conséquent, en aimant notre frère d'un amour véritable, nous aimons notre frère selon Dieu, par Dieu. Et il n'est pas possible de ne pas aimer par dessus tout cet Amour lui-même grâce auquel nous aimons notre frère. D'où nous concluons que ces deux préceptes ne peuvent pas exister l'un sans l'autre. Puisqu'en effet « Dieu est amour », celui-là aime certainement Dieu qui aime l'amour ; or celui qui aime son frère aime nécessairement l'Amour. Voilà pourquoi, un peu après, l'apôtre Jean dit : « Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? » (1Jn 4,20) ; la raison qui l'empêche de voir Dieu, c'est qu'il n'aime pas son frère. Celui qui n'aime pas son frère n'est pas dans l'amour ; et celui qui n'est pas dans l'Amour n'est pas en Dieu, car « Dieu est amour ».

 

 


12  -  Mentionnez les vertus morales .

Les plus importantes sont :                 L’humilité,

Le contrôle de soi,

La prudence,

L’ abnégation,

l’obéissance,

la justice,

la longanimité,

la patience,

 la tempérance,

l’ honnêteté,

la générosité,

le zèle,

la force,

le courage et

la fermeté.

De telles vertus ornent les nobles âmes Chrétiennes 

 

  Par St Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr . Du bienfait de la patience, 3-5 ; PL 4, 624-625 (trad. Orval)

Imiter la patience de Dieu


      Quelle grande patience que celle de Dieu !... Il fait naître le jour et se lever la lumière du soleil à la fois sur les bons et sur les méchants (Mt 5,45) ; il arrose la terre de ses pluies, et personne n'est exclu de ses bienfaits, si bien que l'eau est accordée indistinctement aux justes et aux injustes. Nous le voyons agir avec une égale patience envers les coupables et les innocents, les fidèles et les impies, ceux qui rendent grâce et les ingrats. Pour eux tous, les temps obéissent aux ordres de Dieu, les éléments se mettent à leur service, les vents soufflent, les sources jaillissent, les moissons croissent en abondance, le raisin mûrit, les arbres regorgent de fruits, les forêts verdissent et les prés se couvrent de fleurs... Bien qu'il ait le pouvoir de la vengeance, il préfère patienter longtemps et il attend et diffère avec bonté pour que, s'il était possible, la malice s'atténue avec le temps et que l'homme...se tourne enfin vers Dieu, selon ce qu'il nous dit lui-même en ces termes : « Je ne veux pas la mort de celui qui meurt, mais plutôt qu'il revienne à moi et vive » (Éz 33,11). Et encore : « Revenez à moi, revenez au Seigneur votre Dieu, car il est miséricordieux, bon, patient et très compatissant » (Jl 2,13)...

      Or Jésus nous dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). Par ces paroles il nous montre que, fils de Dieu et régénérés par une naissance céleste, nous atteignons le sommet de la perfection lorsque la patience de Dieu le Père demeure en nous et que la ressemblance divine, perdue par le péché d'Adam, se manifeste et brille dans nos actes. Quelle gloire de ressembler à Dieu, quel grand bonheur que d'avoir cette vertu digne des louanges divines !

 

 

 

                                                                                        CONCLUSION

                                               De  l’Essence  de  la  Doctrine  Chrétienne

1-  Quelle est l’essence de la doctrine chrétienne ? 

L’essence de la doctrine Chrétienne consiste en ce que  nous croyions en Dieu et accomplissions des actes envers notre salut.

2  -  Quelle est l’essence de la foi ?

C’est que nous croyions à l’existence de Dieu-Trinité,en l’Incarnation, la Rédemption, la Sainte Eglise et son autorité et ses Sacrements, la résurrection des morts et tout ce que Dieu nous a commandé dans la Sainte Bible.

3  -  Quelle est l’essence du salut ?

L’essence des œuvres de salut est que nous gardions tous les Commandements et injonctions de Dieu et de Son Eglise, évitions le péché et pratiquions la vertu et la piété.

4  -  Quel est l’aboutissement de tout ceci ?

 L’aboutissement en est que nous parvenions au bonheur éternel avec Dieu Très Haut, vers lequel l’homme se dirige pour son plus grand bonheur.

                                                               Ainsi s’achève cet ouvrage afin que        

                                                        le  Nom  de  Dieu  soit  loué  pour  toujours.

 

De St Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église Sermons sur l'évangile de Jean, n° 124 ; CCL 36, 685 (trad. Orval)

                     Deux apôtres, deux vies, une Eglise



      L'Église connaît deux vies louées et recommandées par Dieu. L'une est dans la foi, l'autre dans la vision ; l'une dans le pèlerinage du temps, l'autre dans la demeure de l'éternité ; l'une dans le labeur, l'autre dans le repos ; l'une sur le chemin, l'autre dans la patrie ; l'une dans l'effort de l'action, l'autre dans la récompense de la contemplation... La première est symbolisée par l'apôtre Pierre, la seconde par Jean... Et ce n'est pas eux seuls, mais toute l'Église, l'Épouse du Christ, qui réalise cela, elle qui doit être délivrée des épreuves d'ici-bas et demeurer dans la béatitude éternelle.

      Pierre et Jean ont symbolisé chacun l'une de ces deux vies. Mais tous deux ont passé ensemble la première, dans le temps, par la foi ; et ensemble ils jouiront de la seconde, dans l'éternité, par la vision. C'est donc pour tous les saints unis inséparablement au corps du Christ, et afin de les piloter au milieu des tempêtes de cette vie, que Pierre, le premier des apôtres, a reçu les clefs du Royaume des cieux avec le pouvoir de retenir et d'absoudre les péchés (Mt 16,19). C'est aussi pour tous les saints, et afin de leur donner accès à la profondeur paisible de sa vie la plus intime, que le Christ a laissé Jean reposer sur sa poitrine (Jn 13,23.25). Car le pouvoir de retenir et d'absoudre les péchés n'appartient pas à Pierre seul, mais à toute l'Église ; et Jean n'est pas seul à boire à la source de la poitrine du Seigneur, le Verbe qui depuis le commencement est Dieu auprès de Dieu (Jn 7,38;1,1),...mais le Seigneur lui-même verse son Évangile à tous les hommes du monde entier pour que chacun le boive selon sa capacité.

 

                                                  ANNEXE:

                   De la Vie Monastique

 

 

Par Saint Jean Chrisostome,


 

COMPARAISON DU SOLITAIRE ET DU ROI.

1. En voyant l'admiration et le culte que la plupart des hommes ont voués aux faux biens, et l'indifférence qu'ils montrent pour les biens véritables, je n'ai pu m'empêcher d'écrire quelque chose sur ce sujet. Je veux comparer ici ce qui fait l'objet de leur mépris avec ce qui fait l'objet de leur estime, afin que, le contraste faisant briller la vérité, ils reconnaissent leur erreur et qu'ils apprennent à estimer ce qui est estimable, et à mépriser ce qui est méprisable.

Les biens que l'on envie sont la richesse, les dignités, la puissance, la gloire; les heureux, au jugement de la multitude, sont les chefs des peuples, ceux qui passent au milieu de la foule traînés sur un char superbe, précédés des cris des hérauts, entourés d'une escorte nombreuse. Ce que l'on méprise, c'est la vie simple des sages et des solitaires. Les grands de la terre paraissent-ils en public, le peuple court après eux pour les voir. Un ermite vient à passer, qui est-ce qui s'en aperçoit? personne, ou presque personne. Encore si on le regarde, c'est par. pure curiosité; nul n'envie le sort de ce pauvre anachorète, tandis que tout le monde envie la destinée des potentats. Cependant devenir chef de nations, gouverneur de province, n'est pas

une chose qui soit facile, ni à la portée de tous: le pouvoir ne se donne pas, et il faut beaucoup d'or à ceux qui le convoitent pour arriver au but de leur ambition. Au contraire embrasser la vie monastique et se vouer au service de Dieu est la chose du monde la plus aisée, la plus facile. D'ailleurs il faut quitter le pouvoir avec la vie, ou plutôt le pouvoir abandonne les ambitieux avant que la mort vienne le leur arracher; il y en a même qu'il expose à un danger très-grand ou bien à l'ignominie. Mais la vie monastique comble de biens les justes qui la suivent, et quand ils ont accompli leur course ici-bas, elle les conduit tous rayonnants de joie et d'espérance devant le tribunal de leur Dieu et Père, tandis que la plupart de ceux qui ont été revêtus de la puissance sur la terre paraissent couverts de leurs crimes devant ce même tribunal, et viennent entendre leur condamnation.

Comparons donc les uns aux autres et les avantages de la perfection chrétienne, et les prétendus biens que procurent en cette vie la puissance et la gloire, et apprenons à en connaître la différence; rien ne fera mieux ressortir la valeur intime des uns et des autres qu'un parallèle. Ou plutôt , si vous le voulez, comparons le faîte même des grandeurs , la (60) royauté, avec la vie monastique, et voyons les avantages des deux conditions. Le prince commande aux villes, aux pays, à des peuples nombreux; d'un signe il ébranle et généraux et préfets, armées, peuples et sénats.

Celui qui s'est donné à Dieu et qui a choisi la vie monastique , commande à la colère, à l'envie, à l'avarice, au plaisir et à tous les autres vices; il examine et médite sans cesse les moyens de ne point laisser subjuguer son âme par les passions honteuses, ni asservir sa raison par une insupportable tyrannie, mais d'avoir toujours l'esprit au-dessus de tout cela, s'armant de la crainte de Dieu pour vaincre toutes les passions. Voilà quelle puissance, quelle autorité exercent, le roi d'une part, de l'autre le moine; tellement qu'on aurait plus de raison de donner le titre de roi à ce dernier qu'à celui qu'on voit briller sous la pourpre et le diadème, et s'asseoir sur un trône d'or.


  Les Vierges Consacrées:

Par St Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église Sur la sainte virginité, 5

Marie, mère du Christ, mère de l'Eglise



      Celui qui est le fruit d'une seule Vierge sainte est la gloire et l'honneur de toutes les autres saintes vierges ; car elles sont elles-mêmes, comme Marie, les mères du Christ, si elles font la volonté de son Père.

      La gloire et le bonheur de Marie d'être la mère de Jésus Christ éclatent surtout dans les paroles du Seigneur : « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma soeur et ma mère. » (Mt 12,50)

      Il indique ainsi les parentés spirituelles qui le rattachent au peuple qu'il a racheté. Ses frères et ses soeurs sont les saints hommes et les saintes femmes qui ont part avec lui à l'héritage céleste. Sa mère est l'Église tout entière, parce que c'est elle qui, par la grâce de Dieu, enfante les membres de Jésus Christ, c'est-à-dire ceux qui lui sont fidèles. Sa mère est encore toute âme sainte qui fait la volonté de son Père et dont la charité féconde se manifeste dans ceux qu'elle enfante pour lui, jusqu'à ce que lui-même soit formé en eux (Ga 4,19)...

      Marie est certainement la mère des membres du Corps du Christ, c'est à dire de nous-mêmes, parce que par sa charité elle a coopéré à enfanter dans l'Église les fidèles, qui sont les membres de ce divin chef, dont elle est véritablement la mère selon la chair.


 

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