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CATECHISME DE L'EGLISE SYRO-ORTHODOXE FRANCOPHONE

Petit Catéchisme de l'Eglise Syro- Orthodoxe-Francophone. Ce Site est en construction,il entend donner quelques premiers éléments aux parents qui vivent éloignés de nos "Centres de Messes" et Paroisses.(Son contenu tient compte des acquis d'accords doctrinaux qui sont les fruits du dialogue oecuménique et théologique.)

SECTION II(2): Des Moyens de grâce dont nous devons user. Chapitre I(1): De la Grâce Divine.

Publié le 25 Mars 2009 par Servus in Catéchisme - Catéchèse.

                                                                               SECTION  II

                                                Les  moyens  de  grâce  dont  nous  devons  user.

                                                                               Chapitre Un

                                                   De  la  Grâce  Divine.

 

Le Verbe Eternel qui, par nature est Dieu s'est fait Homme de Marie et par l'opération du St Esprit pour que, par la grâce de ce même Esprit-Saint, l'homme soit "déifié".

Au mystère de la Trinité s'accorde le mystère de la vocation humaine.

Le cœur de l'homme aspire à l'union à Dieu.

 

 

Divinisation de l'homme et vie éternelle

pentecôte
Atelier le Roseau ©

Selon Saint Irénée de Lyon: "Par lui-même, en effet, l'homme ne pourra jamais voir Dieu mais Dieu, s'il le veut, sera vu des hommes, de ceux qu'il veut, quand il veut et comme il veut. Car Dieu peut tout : vu autrefois par l'entremise de l'Esprit selon le mode prophétique, puis vu par l'entremise du Fils selon l'adoption, il sera vu encore dans le royaume des cieux selon la paternité, l'Esprit préparant d'avance l'homme pour le Fils de Dieu, le Fils le conduisant au Père, et le Père lui donnant l'incorruptibilité et la vie éternelle, qui résultent de la vue de Dieu pour ceux qui le voient. 

Car, de même que ceux qui voient la lumière sont dans la lumière et participent à sa splendeur, de même ceux qui voient Dieu sont en Dieu et participent à sa splendeur. Or vivifiante est la splendeur de Dieu. Ils auront donc part à la vie, ceux qui voient Dieu. Tel est le motif pour lequel Celui qui est insaisissable, incompréhensible et invisible s'offre à être vu, compris et saisi par les hommes : c'est afin de vivifier ceux qui le saisissent et qui le voient. Car, si sa grandeur est inscrutable, sa bonté aussi est inexprimable, et c'est grâce à elle qu'il se fait voir et qu'il donne la vie à ceux qui le voient. Car il est impossible de vivre sans la vie, et il n'y a de vie que par la participation à Dieu, et cette participation à Dieu consiste à voir Dieu et à jouir de sa bonté."
Traité contre les hérésies, livre 4, partie 2. 1. 


Cheminant-vers-le-but-sous-la-Grace-gif

1  -  Qu’est ce que la grâce divine ?

C’est un don céleste accordé par Dieu avec largesse et miséricorde par les mérites du Christ, qui nous a
 obtenu le salut.


2   -  A qui Dieu accorde t-Il sa grâce ?

Il l’accorde à tous les hommes sauvés, mais certains, obéissants, s’ouvrent à son action  et elle fructifie
en eux, tandis que d’autres lui résistent . En effet, l’homme a été créé libre et peut donc choisir par sa
propre volonté et ses puissances entre le bien et le mal.


3  -  Combien y a-t-il de sortes de grâce divine ?

Il y en a deux : 

1 - la grâce présente ou « actuelle »

2 - la grâce justifiante , dite encore "sanctifiante" ou « surnaturelle ».


4  -  Qu’est ce que la grâce présente,  ou "actuelle"?

C’est une grâce temporaire par laquelle Dieu aide l’homme à faire le bien et éviter le mal.


5  -  Qu’est la grâce justifiante, "sanctifiante" ?

C’est une qualité résidant en l’âme, lui accordant la justice , elle rend l’homme saint et digne de la vie éternelle.


6  -  Par quels moyens Dieu accorde –t-Il Sa  grâce ?

Par la prière et les Saints Sacrements.

 

 

Comment parler de la grâce sans dire quelques mots sur l'Icône. Comment parler des icônes, sans parler de la grвce du Christ porteuse de lumière.

La doctrine orthodoxe de l'hésychasme a trouvé dans l'iconographie son expression adéquate: Dieu, enseigne-t-elle est inconnaissable dans son essence. Mais Dieu se donne à connaоtre par sa grâce, l'énergie divine, la lumière qu'Il déverse dans le monde
Selon Grégoire Palamas (1296-1359), Jésus Christ est lumière et sa doctrine éclaire le monde. Il la révéla dans une forme accessible à ses disciples sur le Mont Thabor :

- « prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, il s'en fut sur une haute montagne et fut transfiguré devant eux. Son visage devint brillant comme le soleil et ses vêtements brillants comme la lumière. Et voici que Moпse et Elie s'entretenaient avec Lui. »

 La lumière de la Transfiguration n'était ni créee ni sensible, mais par son rayonnement, les apôtres furent rendus dignes de la perception incorporelle de la lumière suressentielle. 

 
La Transfiguration. Novgorod. XVe siècleSous l'influence de l'hésychasme, la lumière a pris dans l'Orthodoxie un sens particulier.


Tout ce qui touche à Dieu est pénétré de lumière et porteur de lumière. Dieu lui-même dans son inaccessibilité et son inconnaissabilité est « ténèbre plus haute que la lumière. » 

 
Comment traduire
cela, ne serait-ce que par le langage des symboles ? Comment rendre le « blanc comme l'éclat de la lumière » de la scène de la Transfiguration ?

Les iconographes s'attachèrent à tenter l'impossible. On peut juger de leur réussite en regardant l'icône de la Transfiguration.


Les énergies divines font trembler la terre et les contours aпgus des montagnes sont marqués avec plus d'insistance : « une nuée lumineuse les couvrit de son ombre. Et de la nuée une voix disait :


-"Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le."

 Bouleversés, les apôtres tombèrent face contre terre. 

 
Du Christ se dégage la lumière indicible qui porte au monde la grвce et l'illumination spirituelle. Ce sont les rayons représentés sur l'icône par des lignes dorées, iradiés par la Source inaccessible. 

 
Il est intéressant de comparer les icônes russes de la Transfiguration avec les icônes byzantines représentants la même scène.

 

La tension spirituelle de l'Ancienne Russie et le rapport des iconographes à l'acte mystérieux de la Transfiguration sont ainsi clairement mis en valeur. « La grвce porteuse de lumière » est rendue sur les anciennes icônes par des traits dorées sur les vétêments du Christ et, sur les icônes plus tardives par les ailes des anges et dans les plis des vêtements de la Mère de Dieu.

 

L'éclat scintillant des traits dorés donnaient un rayonnement particulier aux icônes, créant autour d'elles une atmosphère aérienne. 

 
La Transfiguration. Byzance. XIIe siècleLa relation très forte du chrétien orthodoxe à la flamme des cierges témoigne de la même réalite : la lumière du cierge est le symbole de la grвce divine porteuse de lumière. 

 
L'hésychasme (du grec « hésychia », repos) est la doctrine du chemin de l'union à Dieu par le repentir :

-« purifiés par le repentir et des torrents de larmes je deviens moi-même dieu par une union indicible » écrivait le philosophe bysantin Syméon le Nouveau Théologien (949-1022). 
Ceci explique que les visages des saints sur les icônes apparaissent comme en dehors du temps, déjà dans l'éternité. Et c'est justement pourquoi les traits individuels du visage, attributs passagers de la vie terrestre ne transparaissent que dans la mesure où ils sont nécessaires pour reconnaоtre le prototype.

 
Le visage tel que le représente l'icône est libéré des passions du monde, il est spirituellement transfiguré. On reconnaоt le saint représenté uniquement à l'aide de quelques signes convenus par les canons : livre, vêtement, barbe, moustache.

 

Ces signes convenus sont une constante iconographique, invariablement répétés dans la représentation d'un saint donné, quelle que soit l'époque. 

 
Cependant, bien que ces visages soient le symbole de la spiritualisation de l'homme, ils sont parfaitement conformes aux visages humains.

 

Ainsi, le visage humain lui-même se fait-il icône, « car l'homme plus que l'ange, créature purement spirituelle, porte ancrée en lui l'image de Dieu ».

 

L'homme, sa chair, son visage, ont été sanctifiés par le Christ dans le grand mystère de l'Incarnation :

-« Dieu a crée la nature humaine, prêt dès l'origine à s'en revêtir par son incarnation de la Vierge. » 
Mais contrairement à l'art de l'Antiquité paпenne, les icônes ne célèbrent pas la beauté de la chair. Elles veulent exprimer les attributs invisibles de l'Image originelle : humilité, bonté, patience, douceur, désintéressement.

bien_mal.jpg

 

La vie humaine est au centre d'un combat spirituel entre le bien et le mal.

...Revêtez l'équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manoeuvres du démon. Car nous ne luttons pas contre des hommes, mais contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous.

Ep 6,11-12

... Notre culture vit un combat entre le symbolique et le diabolique. En grec, symballein signifie "rassembler, unir" ; diaballein signifie "séparer, disperser". Le plan de Dieu, symbolisé par le corps, est l'union, la communion, le mariage ; le diable en fait une contrefaçon en le diabolisant par la séparation et le divorce.

Beaucoup d'entre nous vivent la tentation de "spiritualiser" l'appel de Dieu à la sainteté. Cependant, l'esprit qui nie la réalité charnelle n'est pas l'Esprit de Dieu et céder à cette tentation fait de nous des schyzophrènes spirituels.

Comment vaincre alors ce mensonge et vivre une vie spirituelle incarnée ? Ne cédons pas à la tentation de nous éloigner du corps au motif que le diable l'a détourné de son objectif : prenons "l'équipement de Dieu pour le combat" et revendiquons ce que Satan a plagié et parodié.

...Les anges sont des personnes, sans être corporels ; les animaux sont corporels mais ne sont pas des personnes. L'homme est une personne à la fois corporelle et spirituelle. Le Catéchisme insiste lourdement sur ce point, et notamment sur le fait que Dieu a voulu ces deux natures qui sont, comme telles, très bonnes.

Au commencement cette nature double se vit dans l'harmonie et est un signe efficace de l'appel au don sincère de soi. Cependant, quand l'homme a accepté l'anti-Verbe, son péché a altéré cette harmonie, provoquant un véritable divorce. Le monde touché par le péché est ainsi un monde où les Époux ne se reconnaissent pas : séparation entre le divin et l'humain, entre le ciel et la terre, l'âme et le corps, la spiritualité et la sexualité, la sacralité et la sensualité, la masculinité et la féminité.

Ceux qui perpétuent ce divorce entendent le vivre comme s'il s'agissait d'une donnée fondamentale : ils tombent ainsi dans l'un de ces deux travers qui mènent l'un comme l'autre à la destruction de la personne et de la culture.

- l'Angélisme promeut une vie spirituelle, divorcée du corps. En échouant à reconnaître la dignité du corps, il mène à la pruderie ou au puritanisme. La morale qui en découle est le rigorisme qui condamne des manifestations de la sexualité parmi les plus naturelles. Le grand danger en est qu'il peut facilement être confondu pour de la sainteté.

- l'Animalisme issu du matérialisme promeut une vie charnelle divorcée de l'esprit. En échouant à considérer que le corps et la sexualité doivent être éclairées par la dignité spirituelle de l'homme, il vise l'indécence ; il confond le plaisir physique et la satisfaction ultime de l'homme. La morale qui en découle est le permissivisme et le libertarisme, qui condamne toute forme de tempérance comme un obstacle à la liberté. Pour le trouver, il suffit d'allumer votre télévison !

... Nos sociétés, et nous-mêmes, tendons à osciller entre ces deux extrêmes. Cependant le Christ propose une autre voie par l'Incarnation.

... Le mal a jeté le doute sur la Vérité "Dieu est Amour" et en conséquence a implanté en nous l'image du maître et de l'esclave comme modèle de relation avec Dieu.

... La vie libérée de ce fardeau devient action de grâce (eucharistia)

Extrait de l'article :

 

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